Tuer ou abandonner ?

Publié le par Klatschmohn

       J'aimerais vous interroger sur une quesion précise :

lorsqu'une femme est enceinte involontairement, et qu'elle ne désire pas garder son bébé, pensez-vous qu'il est plus grave d'avoir recours à l'IVG, ou d'accoucher sous X ?

 

       Je pense qu'il faut tenir compte  de plusieurs critères :

- tout d'abord, concernant l'IVG, à partir de quel moment de la vie considérez-vous qu'on peut parler d'un individu, d'une personne ? la "vie" (biologiquement parlant) est déjà présente au sein de cellules isolées, au sein de d'organes hors de l'organisme ; alors entre la fécondation et la naissance, il existe un grand débat à ce sujet, puisqu'à présent nous avons les technologies nécessaires pour étudier et soigner les embryons et les foetus à l'intérieur même du ventre maternel... il est loin le temps où tout le monde s'accordait que la vie débutait avec la naissance et prenait fin avec la mort... (d'ailleurs, petite remarque hors sujet : la limite de la mort a elle aussi été revue puisque les appareils peuvent maintenir en vie artificiellement et que la mort cérébrale ne signifie pas l'arrêt du coeur etc)

Trois semaines après la fécondation, l'embryon humain mes

- puis, si vous considérez que lors d'une IVG c'est une personne qu'on supprime, pensez-vous qu'il y a souffrance ?  = à partir de quand un bébé peut-il ressentir la douleur ?

- ensuite, considérez le point de vue de la mère et le côté de l'enfant : qui est le + susceptible de souffrir des conséquences de chaque choix ?

       > Pensez-vous qu'il est plus grave de mourir avant de naître, ou de vivre toute une vie sans savoir de qui l'on vient ?

      > Pensez-vous qu'il est plus  grave de vivre avec une forme de deuil, pour certain(e)s une mort sur la conscience, ou en sachant que quelque part vit quelqu'un qui ignore tout de soi, dont on ignore tout également et qui s'attache à d'autres ?

- enfin, pour répondre, évaluez les différents motifs qui poussent à avorter volontairement ou donner la vie anonymement : difficultés matérielles, pression de l'entourage, pression sociale (ce qui peut être associé avec le motif précédent), absence de père, détresse psychologique... placez-vous toutes ces raisons au même niveau ?

 

Voilà, à présent que j'ai attiré votre attention sur ces divers points, je pense que vous pouvez réfléchir à la question en ayant conscience des divers aspects entrant dans la problématique.

Note : Si vous pensez que j'ai oublié un point important, n'hésitez pas à me le signaler, ramenez votre fraise aussi pour ça ;)

 

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E
<br /> <br /> Hello<br /> <br /> <br /> Je n'ai pas de gamins, et n'en aurai probablement jamais, donc difficile d'être objectif<br /> <br /> <br /> Mais quand on voit les souffrances d'orphelins baladés de familles d'acceuil en famille d'acceuil, de voir qu'il est plus facile d'aller adopter à l'étranger qu'en France (je sais, je suis trash<br /> !!), je pense que l'IVG (quand il n'est pas trop tard) est préférable à l'abandon!<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Merci d'avoir donné ton avis.  :)<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Il s'agit d'un sujet épineux, souvent tâché par les croyances religieuses et par le regard de la société. Je me suis toujours dit que je n'avorterais qu'en cas de viol, que je suis contre<br /> l'avortement mais seulement en ce qui me concerne. Mais ce sont de belles idées, tout au moins, cela reste de la théorie car je ne me suis jamais trouvée dans la position d'avoir à me poser la<br /> question. Donc au fond, je ne sais pas comment je pourrais réagir in situ.<br /> <br /> <br /> Ayant travaillé dans l'éducation, j'ai vu de nombreux cas d'enfants élevés dans un milieu défavorisé. Certains en ont fait un atout pour se battre, d'autres se sont laissés submerger. Peut-être<br /> que dans notre quête de la perfection, j'entends par là apporter ce qu'il y a de mieux, nous en oublions la vie ? Ou peut-être que nous sommes plus sages et plus conscients des difficultés de la<br /> vie et que nous ne souhaitons pas qu'un nouvel être pâtisse de nos choix ?<br /> <br /> <br /> Au-delà des conceptions matérielles et autres, je crois que la question que je me poserais dans cette situation serait : est-ce que je me sens prête ? est-ce que je me sens capable d'assumer ?<br /> <br /> <br /> Toutefois, encore une fois, il ne s'agit que de questions rhétoriques. Les émotions, les peurs, les doutes font que seules les personnes ayant vécu cette situation ou étant en train de la vivre,<br /> peuvent réellement répondre.<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> J'aime bien ta prudence dans ta façon de raisonner :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Ce n'est pas un sujet à philosopher, à mon humble avis. Même avec la tête dans le potage, je dirais toujours IVG sans hésitation. Je peux argumenter ça, bien sûr, mais il suffit d'approcher un<br /> vrai enfant fini, vivant, actif, pour comprendre il me semble. Le reste, c'est des prises de tête de cureton. Dans le processus d'accumulation de malheur que constitue la vie, c'est la solution<br /> la plus décente.<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Hum... D'accord.<br /> <br /> <br /> Merci d'avoir donné ton avis, j'espère que d'autres viendront grossir le rang que toi et Véro formez ^^<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Voilà nous y sommes. J'avais dit que je reviendrais et je tiens parole même si c'est à reculons comme on dit parce que c'est un sujet qui me tient énormément à cœur. Et oui comprends par là que j'y<br /> suis passée et que tous les ans c'est une mauvaise date anniversaire, comme celle d'un décès qui est toujours douloureux. Et pourtant cela fait plus de 23 ans. Alors pour répondre à ta principale<br /> question, "est-il plus grave d'avorter ou d'abandonner", personnellement j'ai opté pour la première option. Et pourtant lorsque ça m'est arrivé, j'étais aveuglément contre l'avortement sauf en cas<br /> de viol. Mais lorsqu'on se retrouve dans une situation qui nous parait ingérable, il nous arrive de changer d'avis et d'opter pour une solution qui semble plus acceptable que la vie qui se présente<br /> à nous. Il aurait pour moi été impensable de l'abandonner. Même si avorter est tué à mon sens, il vaut mieux en arriver là plutôt que de mettre un enfant au monde et l'abandonner par la suite. Je<br /> pense qu'il est préférable, en effet, quand un enfant est prévu de naitre dans un monde qui ne l'attend pas, de lui éviter d'arriver à terme, plutôt que de l'offrir à la lumière et qu'il en soit<br /> malheureux toute sa vie. Bien sûr, on va me dire qu'un enfant adopté peut être heureux, peut vivre en parfaite harmonie avec sa famille d'adoption. Oui je le conçois bien aussi, mais bien souvent,<br /> les enfants qui ont été abandonnés, font des adultes traumatisés, même si leur enfance s'est très bien passée, dans la chaleur d'un foyer aimant. Ils ont tendance à devoir faire un tour par la case<br /> psy afin de comprendre "pourquoi on n'a pas voulu d'eux ?". Ils ont aussi souvent à leur tour la peur de ne pas savoir assumer leur rôle de futur parent et de renouveler, à leur tour, le schéma de<br /> l'abandon. En ne parvenant pas au terme, aussi douloureux que soit ce choix et l'acte en lui-même, aussi traumatisant que soit la décision prise par la mère (je ne sais pas ce qu'il en est pour le<br /> père car celui qui était concerné, n'a jamais dit un mot sur le sujet après que nous ayons fait ce choix... le sujet étant devenu tabou) pour le restant de sa vie, il n'en reste pas moins évident<br /> que c'est éviter avant tout qu'un enfant de plus ne souffre dès sa venue au monde. Quant à la souffrance de l'embryon lors de l'arrêt de la vie, les médecins m'avaient assuré que "l'enfant" ne<br /> sentait rien, et le croire m'a ôté un certain poids de douleur. Par ailleurs, j'aurais été incapable de vivre en sachant que la chair de ma chair vit ailleurs sans savoir qui est sa mère, sans<br /> pouvoir lui donner l'amour que j'aurais eu à lui donner. Ca aurait été pour moi tout simplement intolérable. Je sais qu'il y a des personnes qui une fois qui sont séparées du nouveau né, passent à<br /> autre chose et arrive à vivre en l'oubliant. Pour ma part ça n'aurait pas été possible. J'aurais fini par aller le chercher même si nous avions pour cela vécu dans la misère. Mais c'est tout aussi<br /> égoïste car dans cette réaction, je ne vois que l'impact sur ma propre personne sans penser que mon enfant pourrait être heureux ailleurs. Car pour moi il est impossible que mon enfant soit heureux<br /> sans moi. Je suis la seule personne capable de lui donner tout l'amour qu'il a besoin. Encore une preuve d'égoïsme ça... Quoi qu'il en soit, aussi paradoxale que ça puisse paraître, la première<br /> raison qui pousse à avorter est très égoïste, alors que celle qui pousse à abandonner son enfant et à l'offrir à un autre couple, semble bien plus généreuse. C'est permettre tant à l'enfant, qu'aux<br /> futurs parents, de connaître le bonheur et la chaleur d'un foyer. En avortant, on agit principalement pour soi, faut bien le reconnaître. Bon je me suis un peu étalée... j'espère t'avoir donné<br /> quelques éléments de réponse que tu attendais. Bonne journée Véro<br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Bonsoir, merci beaucoup d'avoir répondu (c'est pas grave du tout que tu aies attendu 2 jours ), et je suis ravie d'avoir<br /> le témoignage de quelqu'un qui l'a vécu (ce qui ne signifie absolument pas que l'avis de ceux qui ne l'ont pas vécu ne m'intéresse pas).<br /> <br /> <br /> Je trouve ton intervention très intéressante dans le sens où tu as pris du recul sur tout ça, et que du coup tu nous fais part de plusieurs choses :<br /> <br /> <br /> - on peut changer d'avis dès lors que ça nous implique personnellement ;<br /> <br /> <br /> - au fond, même en aimant un être au plus profond de soi une part d'égoïsme peut tout de même guider notre choix ;<br /> <br /> <br /> - des années après, la douleur peut persister.<br /> <br /> <br /> (Note perso : je trouve dommage que ce sujet soit devenu tabou entre toi et l'autre personne concernée, mais je comprends qu'il soit difficile d'en parler.)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par contre, que tu t'étales, c'est justement la preuve que tu as des choses à dire, alors ça me fait plaisir :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Plus j'aurai de réponses, plus j'aurai un large échantillon d'opinion (en espérant que la plupart argumentent un minimum, c'est toujours plus intéresant )<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Un café, une aspirine, des neurones et une méditation. I'll be back.<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> ^^<br /> <br /> <br /> Apparemment j'ai le chic pour poser des questions auxquelles on ne répond pas au réveil, la tête dans le pâté ^^<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />